Projet éducatif de la Communauté française
L'enseignement organisé par la Communauté française est ouvert à tous et il est neutre. Tous les élèves y sont
accueillis dans le respect de leurs particularités, en dehors de tout prosélytisme et de toute discrimination, quels que soient leurs
milieux social, économique et culturel, leur pays d'origine, leur sexe, leurs convictions philosophique ou religieuse, ...
L'école de la Communauté française est un véritable service public, à la disposition de tous les jeunes et de leurs parents.
Quelle que soit parfois la difficulté de la tâche, l'enseignement de la Communauté française s'applique à trouver les moyens de
conduire chacun des élèves qui lui est confié à réussir les apprentissages que le Parlement a considérés comme essentiels par le
décret du 24 juillet 1997 définissant les missions prioritaires de l'enseignement fondamental et de l'enseignement secondaire et
organisant les structures propres à les atteindre, dans la suite du texte appelé "Décret-Missions".
L'enseignement organisé par la Communauté française se caractérise également par sa neutralité : l'objectivité dans l'exposé
des faits, l'honnêteté intellectuelle au service de la vérité, l'entraînement progressif à la recherche personnelle sont quelques-unes
des exigences requises dès la Déclaration du 8 mai 1963, et précisées dans le Décret sur la neutralité voté le 18 juin 1994.
La neutralité est une obligation légale pour toutes les écoles organisées par la Communauté française. C'est le respect absolu
des convictions de chacun, pour autant, bien sûr, qu'elles soient compatibles avec notre constitution, nos lois, et les textes
fondateurs de la démocratie, comme la Déclaration universelle des Droits de l'Homme et les conventions internationales relatives
aux droits de l'homme et aux droits de l'enfant. C'est aussi une attention extrême au respect des droits des minorités.
Ces deux caractéristiques créent en effet un contexte particulièrement favorable à l'application du Décret-Missions.
Conformément à celui-ci, l'enseignement organisé par la Communauté française poursuit simultanément et sans hiérarchie
les quatre objectifs généraux suivants :
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Le décret dit ... |
Et dans l'enseignement de la Communauté française, cela signifie ... |
I. Promouvoir la confiance en soi et le développement de la personne de chacun des élèves |
Chaque enfant a d'énormes possibilités. L'école de la Communauté française l'en rend conscient, pour qu'il consacre
de l'énergie à apprendre, à se développer. Pourquoi le jeune ferait-il des efforts face à une tâche ardue s'il n'est pas
convaincu qu'il peut réussir, en s'appuyant sur l'aide que l'école lui apporte ? La confiance en soi est la pierre angulaire
sur laquelle chacun construit ses progrès.
L'école doit bien sûr se préoccuper du développement intellectuel des élèves, mais sans négliger les autres aspects de
leur éducation. Il ne s'agit pas de fabriquer des êtres qui excellent dans tel ou tel domaine, au prix de leur équilibre physique
ou mental, de leur épanouissement affectif.
Les savoirs doivent être au service du développement de la personne de chaque élève, et lui permettre de mener à bien ses
projets : il doit comprendre le monde qui l'entoure, s'y intéresser, prendre plaisir à la découverte des productions
humaines (techniques, artistiques, ....), agir efficacement, seul ou avec d'autres.
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II. Amener tous les élèves à s'approprier des savoirs et à acquérir des compétences qui les rendent aptes à apprendre toute leur vie
et à prendre une place active dans la vie économique, sociale et culturelle. |
L'enseignement organisé par la Communauté française met ici l'accent sur l'activité des élèves face aux apprentissages:
il ne s'agit pas de leur faire acquérir coûte que coûte des bribes de connaissance qu'ils s'empresseront d'oublier,
mais de les mettre en condition de conquérir volontairement de nouvelles compétences, avec l'aide des adultes et de leurs
condisciples, parce que l'école aura su leur donner l'envie de progresser.
Les compétences acquises, jointes à une attitude positive par rapport aux apprentissages, en feront des adultes curieux,
désireux de poursuivre leur formation, face aux exigences d'un monde qui change, à des connaissances qui se développent de
plus en plus rapidement, à des trajectoires personnelles diversifiées et peu prévisibles à long terme. Les années de scolarité
ne représentent en fait que peu de temps en regard de l'espérance de vie des citoyens de nos pays.
Elles doivent être mises à profit pour construire des compétences, mais aussi pour amorcer chez chacun un processus d'éducation
permanente.
Grâce aux attitudes et aux compétences que l'école développe chez les jeunes, ils seront prêts à prendre une place dans la
vie économique, sociale, et culturelle : face à un monde qui reste toujours à construire, ils deviendront de plus en plus capables d
'analyser la réalité, d'en décrypter les enjeux, et de prendre position ; ils seront prêts à chercher activement un emploi qui leur
convienne et à assumer, lorsqu'ils l'auront trouvé, leurs responsabilités professionnelles ; face à une société dans laquelle la
vie professionnelle n'occupera plus nécessairement la place principale, ils géreront activement leur temps libre ; ils seront
capables de se construire une identité sociale, que ce soit dans le cadre de leur vie professionnelle, ou en dehors de celle-ci ;
ils pourront s'impliquer dans la vie des groupes auxquels ils appartiendront, s'intéresser aux autres et à leurs modes d'expression.
L'enseignement organisé par la Communauté française veut en faire des acteurs, et non seulement des consommateurs, même critiques,
les préparer à agir sur la réalité, pour l'enrichir, pour participer à l'élaboration du monde de demain. L'école les rendra
capables de modifier ce qui leur paraît inacceptable en fonction des valeurs qu'ils auront acquises, plutôt que de se résigner
et de subir : que ce soit dans leur vie personnelle, dans leur environnement, voire plus largement dans le monde entier, ...
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III. Préparer tous les élèves à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d'une société démocratique,
solidaire, pluraliste et ouverte aux autres cultures. |
Il ne s'agit en effet pas de former les individus en oubliant que l'homme vit dans une société. Chacun doit se sentir concerné par
les événements qui surviennent autour de lui, être armé pour les analyser et les comprendre. Il doit être capable de mettre en œuvre
les moyens nécessaires pour modifier les réalités qui ne lui conviennent pas, dans le respect, bien sûr, des règles de la démocratie et
des droits de l'homme, en créant des solidarités et en tirant parti de la force que celles-ci confèrent.
Dans le réseau de la Communauté française, l'ouverture à tous et la neutralité créent un contexte des plus favorable pour développer
la solidarité, le pluralisme et l'intérêt pour les diverses cultures en présence. Le cloisonnement entre options philosophiques,
religieuses et politiques y est fermement refusé. Celles-ci coexistent dans l'environnement quotidien des jeunes. L'hétérogénéité
du milieu scolaire favorise un brassage, lui-même, s'il est adéquatement accompagné par les éducateurs, gage d'ouverture.
Les options des uns et des autres, les particularités des différentes cultures peuvent faire l'objet d'échanges, de discussions,
dans la sérénité relative d'un milieu partiellement protégé. La rencontre de l'autre, dans un environnement qui favorise les contacts
positifs, les solidarités, la mise en oeuvre de projets communs, est un gage d'ouverture et de création de lien social, et ne peut que
renforcer les valeurs que le Décret-Missions impose de développer.
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IV. Assurer à tous les élèves des chances égales d'émancipation sociale. |
L'école doit jouer un rôle actif face aux inégalités sociales : plutôt que de se résigner, de baisser les bras face aux plus grandes difficultés
de certains élèves, elle a pour mission de donner à chacun ce dont il a besoin pour réussir sa scolarité et sa vie de jeune, dans un premier
temps, et sa vie d'adulte, dans un second.
En effet, l'école n'est pas là pour sélectionner une élite, mais pour former un maximum de citoyens dans une société où le niveau
de compétence moyen exigé par l'évolution technologique et les idéaux démocratiques humanistes ne cesse de s'élever.
Elle doit donc mettre en oeuvre une pédagogie de la réussite.
L'hétérogénéité des classes est un état de fait, tout comme la singularité des modes et des rythmes d'apprentissage. Le respect
des caractéristiques de chacun est une condition d'un enseignement démocratique qui cherche à doter le plus grand nombre
d'élèves d'un " outillage " commun, tout en permettant à ceux qui peuvent aller plus loin d'encore progresser.
Contrairement à ce qui peut paraître " naturel ", il s'agira souvent de donner plus à ceux qui ont moins, afin d'apporter à
chacun ce dont il a besoin pour atteindre le même niveau que ses camarades plus favorisés au départ. C'est à cette condition
qu'aucun choix ne sera plus interdit pour des raisons liées au milieu auquel l'élève appartient. C'est aussi la perspective
adoptée par le décret visant à assurer à tous les élèves des chances égales d'émancipation sociale.
C'est une démarche qui doit en particulier être appliquée aux trois premiers objectifs prescrits par le décret et sans doute
le principal défi que veut relever l'enseignement de la Communauté française.
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